Ecoutez le texte

Si le kanoun, cet instrument de la famille des cithares, n’est pas propre à l’Arménie, on en joue dans le pays depuis des temps très anciens.

 

Les bagues métalliques fixées aux index de cette jeune fille soutiennent des lamelles qui permettent de pincer les cordes. Exercice ardu que maîtrise en virtuose le jeune prodige Narek Kazazyan. De nombreux Arméniens jouent d’un instrument, que ce soit à titre amateur ou professionnel. L’accès gratuit aux écoles de musique à l’époque soviétique n’est sans doute pas étranger à cet engouement. 

Comme le kanoun, plusieurs instruments joués en Arménie sont propres à cette région du monde. On peut citer la parkapzouk, comparable à la cornemuse, le bloul, sorte de flûte, ou le dhol, semblable à un tambour. Mais le plus emblématique reste bien sûr le doudouk, instrument à vent de la famille des hautbois. Avec sa sonorité douce, veloutée, et sa tessiture plutôt grave, il nous transporte dès les premières notes au cœur de l’histoire et des paysages arméniens. Étonnamment, la mainmise de l’Azerbaïdjan sur le Haut-Karabagh retentit directement sur les musiciens qui en jouent. Car les anches dont sont dotés les doudouks, sont fabriquées à partie de roseaux dont une partie provenait de cette région. D’autres sources d’approvisionnement doivent aujourd’hui être trouvées. 

Outre la pratique instrumentale, le chant occupe aussi une place prépondérante dans la culture arménienne. Plusieurs milliers de chants traditionnels ont été patiemment collectés au début du XXe siècle par le moine et musicologue Komitas qui a parcouru tout le pays pour les transcrire de façon méthodique. Il a notamment consigné quelques chansons traditionnelles du Haut-Karabagh, en particulier celles accompagnant les travaux des champs.