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C’est un évêque qui officie dans cette église de Chouchi.

 

On distingue la crosse épiscopale qu’il a confiée au chantre posté à gauche. Et sa chasuble richement ornée ne peut être celle d’un simple prêtre. Le col rigide qui s’y attache protège symboliquement son cou des flèches du Malin. L’encens qu’il répand, symbole de la prière qui monte vers Dieu, est très largement utilisé dans le rite arménien. Comme dans toute église arménienne, les officiants surplombent l’assemblée des fidèles. Ils se tiennent sur le bêma, une sorte d’estrade surélevée de quelques marches par rapport à la nef et sur laquelle trône l’autel. Leurs pieds ne sont chaussés que de chaussettes ou des pantoufles spécialement dédiées au culte, en référence au passage de la Bible où Dieu ordonne à Moïse de retirer ses sandales devant le buisson ardent. Ils demeurent sur le bêma pendant tout l’office et le prêtre doit donc s’agenouiller pour donner la communion.

Celle-ci est dite « sous les deux espèces » car l’hostie est trempée dans le vin. Auparavant, le prêtre énumère un certain nombre de péchés et chaque fidèle est invité à faire son examen de conscience, après quoi l’absolution est délivrée à l’ensemble de l’assemblée. Si celle-ci peut s’asseoir pendant certains passages de la célébration, les chaises n’ont été autorisées qu’à partir des années 1920. Les fidèles suivaient auparavant le culte debout, ou à genoux. Encore récemment, cette habitude a pu subsister dans certains villages du Haut-Karabagh. 

Certaines fêtes annuelles sont différentes de celles célébrées par les catholiques. Ainsi, la Nativité n’est pas fêtée le 25 décembre, mais le 6 janvier, en même temps que le baptême du Christ et la Théophanie, qui correspond à l’Épiphanie. Et l’office hebdomadaire, ainsi que la plupart des grandes fêtes religieuses, ne peuvent être célébrés que le dimanche.