Ecoutez le texte

C’est sur le territoire de l’ancienne cité de Tigranakert que la petite église de Vankassar fut édifiée au VIIe siècle.

 

Comme son nom l’indique, Tigranakert fut fondée par le roi Tigrane le grand, le plus important souverain de l’histoire arménienne. Au premier siècle avant notre ère, il fit de l’Arménie l’État le plus puissant de la région. Il s’étendait de la mer Caspienne à la Méditerranée et des Alpes pontiques, qui bordent la mer Noire, au nord de la Perse. Des traces de fortifications ayant été découvertes en 2006, des fouilles furent menées jusqu’à la seconde guerre de 2020. Elles révélèrent l’existence d’une citadelle et d’une cité active jusqu’au XIIIe siècle. Les dizaines de poteries, bijoux et objets usuels retrouvés mais aussi les ruines d’une nécropole et d’une église paléochrétienne montrent l’importance de la ville en tant que centre administratif et religieux. Mais depuis des décennies, les autorités azerbaïdjanaises tentent de nier cette identité, notamment en présentant l’église paléochrétienne comme des bains et les amphores funéraires comme des récipients à eau.

Le mont sur lequel est perchée la chapelle s’appelle Vankassar, ce qui signifie « mont du monastère ». Cela laisse supposer qu’elle a fait partie d’un petit ensemble monastique. Elle n’échappe pas à l’effacement des traces historiques. Déjà à l’époque soviétique, une prétendue restauration avait fait disparaître certaines marques d’origine, dont un décor de croix sculptée sur le tympan de sa porte. En janvier 2024, une étape encore plus symbolique est franchie : la croix qui surmonte le dôme est retirée. Comme pour parfaire l’effacement de toute présence chrétienne sur ce site.